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15 mai 2009

Message public à une aubépine.

Bien poussiéreux ce blog...et bien oui, je n'y pas pointé le nez depuis plus d'un mois. Pour de très bonnes raisons. Je précise au cas où certains en douteraient. Sans vouloir faire de sentimentalisme, je ne crois pas que ma prose ait trop manqué à qui que ce soit, mais quand même il y a deux ou trois personnes qui semblent s'accrocher à ces pages...Enfin, non. Pour être tout à fait exacte, je devrais dire: une personne qui me pique vraiment pour que je m'accroche un peu plus.
Aubepine__afleurdepau_Le souci d'exactitude, c'est justement ce qui a déclenché mon courroux ce jour (j'insiste). Comme quoi, je suis réactive quand je peux. Voilà qu'on vient soi-disant "critiquer" mon post sur le film Welcome. J'entends bien que je n'ai pas écrit le billet qu'on attendait. Bah oui: oser poser un regard principalement formel sur un film si social et politique, qu'avais-je fait, malheureuse que je suis! En plus, j'avais commis la faute aggravante d'utiliser des mots de trois syllabes, poussant le vice jusqu'à en juxtaposer plusieurs à la suite dans une même phrase. C'est les détracteurs de Proust qui doivent se retourner dans leur tombe! Cela dit, je n'ai pas la prétention de rivaliser avec le maître, ni même avec aucun écrivain. Juste celle de puiser dans la langue française les meilleurs moyens de m'exprimer. Une exigence plus qu'une prétention, en somme.
A quoi pensais-je donc le jour où j'intitulai "Le rôle de sa vie" ma brève sur Welcome? La première chose que me traversa l'esprit fut que je ne voyais pas l'intérêt d'écrire un brulôt sur le traitement des sans-papiers. J'en ai parlé, un peu, à la mesure de mes connaissances sur le sujet. Par ailleurs, je ne vois pas l'intérêt de se cantonner à la récupération politique de films qui le sont déjà de manière évidente. Cela revient à réduire les films à des illustrations, qui pourraient être égales par ailleurs.
Ce qui m'a plutôt intéressée, et me semblait plus à ma portée, était plutôt de dire en quoi ce film m'avait touchée. Parce que dire seulement "c'est bien," "c'est nul", "c'est super", "c'est chiant": il n'y finalement rien de plus abstrait. Verbaliser une émotion est-elle chose aisée, je l'ignore. Quoiqu'il en soit, j'ai essayé de trouver les mots les plus justes pour exprimer ce qui m'avait émue. Visiblement, mes émotions sont trop intellectualisantes. Primo, je me palluche. Deuxio, j'emploie des mots trop compliqués.
La seule réponse que je puisse donner à ces critiques. Primo, le ressenti d'une émotion est une expérience intrinsèquement personnelle. Deuxio, le dictionnaire est accessible à tous, que les gens refusent de l'ouvrir n'est pas mon problème. Je veux bien les aider (comme ça par exemple). Mais je m'insurge vigoureusement contre le nivellement par le bas, et d'autant plus lorsqu'il s'agit d'exprimer d'une expérience intime.
Je plaide donc coupable de masturbation émotionnelle par voie verbale. En somme, je persiste et signe. J'invite mes détracteurs, actuels et futurs, à méditer la phrase suivante (trop souvent tronquée dans les manuels scolaires): "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Alors si tu ne vois pas ce que je veux dire, enlève tes boules quies et rince tes carreaux."

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