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Curieuses cités
26 janvier 2009

Gestion d'héritages

La légende veut que je me sois faite délogée du ventre de ma mère par un chirurgien de retour de vacances, à neuf mois +++. C'était un lundi. Cet épisode traumatique fut certainement l'origine d'un complexe des plus frustrants: the monday couette' complex. Pour ceux qui parlent mal anglais, je précise juste qu'une couette est un grand quadrilatère de tissu, rempli de plumes ou de matières synthétiques, dans lequel on aime s'enrouler pour dormir, somnoler ou glander. Monday, ça veut dire lundi, et ça pourrait être aujourd'hui par exemple.
Si Claude François revendiquait les délices des lundis au soleil, les aléas de ma naissance m'ont permis d'abandonner assez tôt cette perspective. Dijon, comme certainement un bon nombre de communes françaises, connaît de rares périodes d'ensoleillement, souvent situées entre mai et août. Par une capacité d'adaptation phénoménale, dénommée "résilience", les dijonnais, comme certainement un bon nombre des habitants des villes grises (Lille, Le Creusot et vous en connaissez sûrement d'autres), réussissent à mener une existence paisible bien que dénuée de soleil. Ils ont en conséquence développé une autre capacité qui consiste à disserter longtemps et en toute circonstance de la conjoncture météorologique; ce qui s'avère assez regrettable, car fort ennuyeux. Afin de compléter un peu cette approche sociologique, j'ajouterai que l'aptitude à la dissertation météorologique augmente souvent avec l'âge de l'interlocuteur.  D'un point de vue pratique, si vous prévoyez un voyage à Dijon, à l'approche d'un individu aux cheveux blancs et à la peau fripée, changez de direction le plus vite possible ou vous vous exposez au pire. De mon origine côte-d'orienne j'ai donc hérité d'une bonne adaptabilité aux imprévisibilités climatiques, mais paradoxalement, d'une aversion prononcée pour les bulletins météo et tout ce qui s'y apparente.

Je reviens à mes plumes d'oie, oreillers et édredons. Depuis deux ans, je constate avec dépit que réussir à me lever le lundi matin devient un exploit de plus en plus difficile à réaliser. Quand je réfléchis, je vois que ça remonte à bien plus loin. Mais là, j'atteins des proportions phénoménales. Tout commence avec la douce voix d'Ali Badou, qui contrairement à moi, s'est levé à 4heures du mat' pour préparer la matinale de France Cul[ture]. Pendant les deux heures qui suivent, j'essaie sans grand succès d'esquisser un mouvement même tout petit, petit. RIEN. Là, la peur me saisit. Serai-je passée de l'autre côté? Dans un film de Cronenberg, par exemple, où par une inexplicable mutation transgénique j'incarnerai maintenant une femme-matelas...Pragmatique, je récidive dans ... IMPOSSIBLE. Angoisse grandissante. Je crois que ma cage thoracique et toutes mes articulations ont été absorbée par mon matelas. En plus, la radio s'est éteinte automatiquement, ce qui signifie que ça doit faire approximativement une heure vingt que j'essaie de m'extraire de mon lit. J'abandonne et m'accorde une petite sieste régénératrice, bien méritée suite à toutes ces émotions.  De toute manière, il est impossible que je puisse sortir de chez moi aujourd'hui étant donné  ma nouvelle condition de femme-matelas.

Vingt minutes plus tard, la culpabilité se charge de  me tirer de cette mauvaise passe. Etre debout en moins de deux minutes me prouve que je suis débarassée de mon appendice capitonné (j'ignore si vous avez déjà tenté de descendre d'une mezzanine en kit avec un matelas dans le dos, mais je suppose que cela prend un  peu de temps et qu'on arrive rarement debout). Forte de ma verticalité toute neuve, mon cerveau retrouve un peu de vitalité. Ma première pensée va à Lucrèce, qui expliqua dans De la nature en quoi nos sens nous trompent. Que la fête commence!

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Commentaires
S
franchement, je n'ai aucune explication psychalytico-génitico-régionale qui puisse expliquer systématiquement ce que je fais le mardi. aujourd'hui, je me suis levée le coeur en révolte (comme à peu près tous les jours depuis deux bonnes semaines), du coup je vais sûrement aller tabasser une vieille et brûler des voitures...J'en salive d'excitation...
Y
eh alors, femme-matelas,<br /> qu'en est-il du mardi ?<br /> women-couette ?<br /> girl-plaid ?<br /> fillette-jaquette ?<br /> ou WWF (Wonderful'sWoman'softheFNB)?
B
Je pourrai peut être arrêter le "Pich" comme tu dis.<br /> Le problème c'est que je n'ai pas la moindre idée de ce que cela veut bien dire ??<br /> <br /> Sincèrement
A
en meme temps tu devrais moins pich le week end ! <br /> <br /> le lundi qui suit un week end :zen et nature est souvent moins traumatisant pour les articulations du genoux <br /> c est mon docteur qui me la dit est lui il en connait en rayon
B
Moi <br /> Tous les lundis<br /> Je suis dans une humeur de CHIOTTE !<br /> <br /> J'aimerai savoir pourquoi<br /> Et c'est ce que c'est grâve docteur ?
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